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Release – Sortie
21/01/2010
Last Review
G.F. Sances : "Dulcis Amor Iesu" (5 diapasons)
Giovanni Felice Sances est loin d'occuper la place qu'il mérite dans nos concerts. Né Romain, il gagna Vienne en 1637, après un détour par Venise où il participa à l'aventure des premiers théâtres lyriques payants. Dès lors, il n'a plus quitté la cour des Habsbourg, où il semble avoir bénédicié d'une situation privilégiée à la fois comme chanteur virtuose, et pour avoir produit une uvre passionnante pour l'église (messes, motets, oratorios ou sepolcri), la chambre et la scène (opéras dans le sillage de Cavalli).
L'ensemble Scherzi Musicali a concentré son programme sur le premier livre de motets (pubilé en 1638, l'année du Livre VIII de madrigaux de Monteverdi), mais n'a pas pu résister à la tentation de l'hypnotique Stabat Mater déjà enregistré par Kiehr, Jaroussky et récemment Carlos Mena. Un foisonnement d' affetti charme notre ouïe et nos sens, entre extase et jubilation, mouvement et contemplation. Citons entre autres plaisirs dévots, la sensualité du Vulnerasti cor meum, si proche du duo final du Couronnement de Poppée, ou l'épanchement frémissant de O Iesu mi dulcissime, abordé dans l'esprit de la fameuse Romanesca du Livre VII du Crémonais.
Nicolas Achten fait valoir comme baryton une riche palette de nuances (le Stabat Mater précité). Disciple de Christina Pluhar, cet artiste a un évident projet expressif, nourri de l'esthétique baroque dont il semble connaître tous les détours (don du texte et de la nobile sprezzatura, entre autres). Le bilan se fait plus mitigé chez ses camarades, avec un ténor moins assuré et deux sopranos qui alternent l'excellent (précisément le O Iesu mi dulcissime) et le fragile. Mais pour l'essentiel, Sances revit et rayonne ici, avec la caution d'un instrumentarium sensible et diversifié.
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